Chapitre XV : Charmutha(s), Betius : La Théologie des minoens à travers le linéaire A

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Traduire le linéaire A des minoens sera pour la communauté scientifique une occasion exceptionnelle pour comprendre la Cosmologie de ces crétois. Mais pour y arriver et faire ressortir leurs signes divins, nous devons trouver une méthode inédite pour décrypter ces symboles d’un autre temps. Et l’une d’entre elle s’appelle la méthode des hiéroglyphes égyptiens équivalents qui consiste à rechercher les hiératiques les plus ressemblants. Pourquoi cette méthode et pas une autre ? D’abord parce que Charmutha était la terre divine des minoens et que les fresques d’Akrotiri représentaient ce port avec ses paysages montagneux visibles depuis la mer (Chapitre XIII : Charmuthas et la civilisation minoenne). Ensuite parce que la seule puissance militaire et politique de cette région était l’Égypte et que leur écriture devait nécessairement être celle de tous les diplomates et marchands de la Méditerranée orientale. Si tel était le cas, ce linéaire A des minoens serait une forme simplifiée des hiéroglyphes égyptiens que les marins de Pount (un autre nom de Charmutha) l’exportèrent et la diffusèrent tout le long des côtes méditerranéennes. Sur les rivages de la Crète, leur rencontre avec la population locale permit le développement d’une civilisation qui était une symbiose réussie entre les habitants indo-européens et les colons arabes. Aujourd’hui, ma méthode inédite est simple mais pertinente puisque nous pourrons en déduire les us et coutumes des minoens à partir de leurs tablettes, et surtout leur théogonie. Elle nous apportera, en plus, une nouvelle vision des relations commerciales et diplomatiques des crétois avec leurs voisins africains et asiatiques.

Entre le linéaire A des minoens et les hiératiques égyptiens, j’avais déjà remarqué de nombreuses similitudes pour différents symboles de la tablette HT1 (Chapitre XIV : Charmuthas et le linéaire A des minoens) : QE avec le hiéroglyphe N5/XIII.8 pour exprimer le soleil [ra] ou une date (QE au début de la tablette HT1 exprimerait ainsi une saison) ; SA-SA avec le hiéroglyphe XXI.8 pour exprimer les maladies (A-SA-SA-RA, une poudre odorante pour les malades) ; DI-DI avec le mot égyptien [dydy] pour exprimer un chaudron… Toutes ces similitudes m’avaient permis de conforter ma méthode des hiéroglyphes égyptiens équivalents. Toutefois, l’intérêt pour toute la communauté scientifique sera de regrouper ces symboles par groupes et de faire ressortir l’un des plus importants, celui des dieux et des déesses.

Attention, avant de se lancer dans une telle traduction, il nous faut un document de référence qui puisse nous aider à comparer les symboles crétois et égyptiens. Et cet ouvrage est le premier tome de Möller (référence 125, 128, 129) dans lequel tous les hiératiques connus des égyptiens y sont répertoriés, surtout ceux du 2èmemillénaire avant JC. Cet ouvrage sera notre principal support pour notre étude mais il a ses propres limites. Un exemple est le symbole TO qui est le hiéroglyphe du dieu [Neter] soit via G7 pour Möller, soit via A40 (I.117) pour Champollion (référence 109, 110) et Moldenke (Papyrus Orbiney, référence 112). Au regard des évolutions possibles, le deuxième hiéroglyphe semble être le meilleur pour décrire une simplification vers le symbole PO. Cependant les deux ne sont pas contradictoires puisqu’ils expriment chacun un être divin et que le deuxième G7 semble avoir rapidement remplacé le premier A40 tout en ayant gardé le hiératique d’origine (Gardiner, référence 108). Nous avons donc ici une limite de cet ouvrage qui, malgré l’immense travail de son auteur, peut contenir des erreurs ou plutôt des imprécisions.

/!\ Nota Bene : Il existe trois listes différentes des hiéroglyphes égyptiens. Pour simplifier notre analyse, ces listes seront définies comme suit : Liste de Gardiner (référence 108) : 1 lettre + des chiffres (par exemple N1 pour le Ciel) ; Liste de Budge (référence 105) : des chiffres romains + des chiffres classiques (par exemple XIII.1 pour le Ciel) ; Liste de Müller (référence 125) : N° + des chiffres classiques (par exemple N°300 pour le Ciel).

Liste des symboles divins à partir de la pièce historique KO ZF2 et de son divin cartouche PO-NI-ZA :

Figure XV.a : Comparaison de PO-NI-ZA avec le pharaon du papyrus d’Orbiney et le dieu Amon selon Champollion.

Notre figure XV.a permet de comparer les trois symboles PO-NI-ZA avec le pharaon en hiératique dans l’histoire des frères (papyrus d’Orbiney, référence 112) et le dieu Ammon d’après Champolion (page 146, Champollion, référence 109). La similitude entre les écritures crétoise et égyptienne est évidente puisque les symboles PO et ZA des minoens ressemblent au Seigneur et à Ankh l’amulette sacrée, ce qui nous donne le Souverain Immortel. Nous avons donc un cartouche divin PO-NI-ZA. Et la seule inconnue de ce groupe est la divinité et/ou le roi représenté par **NI**. Répondre à cette question sera le début d’une nouvelle étude pour reconstituer la cosmologie minoenne.

Pour commencer, nous devons noter la ressemblance entre FIC et NI (voir les tablettes suivantes : HT27a, HT100, HT114a), qui ne sont qu’un seul et même symbole. De ce symbole, nous pouvons ensuite constituer l’ensemble des symboles divins. Pour cela, nous devons faire l’hypothèse suivante : « Si deux symboles sont situés entre trois nombres, ils seront alors dans la même catégorie.»  Pour comprendre l’intérêt de cette hypothèse, voici un exemple appliqué à la ligne 8 de la tablette HT27 avec trois symboles séparés par quatre nombres : [335*303 2JEB FIC 10B VINa 7 (en gras, les groupes d’un symbole unique ; en sous-ligné, les nombres). D’après notre hypothèse décrite ci-dessus, nous pouvons en conclure que ces trois symboles *303, FIC et VINa appartiennent au même groupe. Appliquée à toutes les tablettes, cette hypothèse nous dévoile l’ensemble de tous les symboles qui sont en réalité ceux des dieux et des déesses. Dès lors, nous pouvons en répertorier dix : *303, *626, VINa, *304, BOSm, OLIV, *304a, NE, OLE et GRA.

Ci-dessous, la figure XV.b décrit ma reconstruction schématisée de ce groupe des dieux et déesses :

Figure XV.b : Reconstitution de la catégorie des symboles divins avec en haut NI et FIC, à gauche les groupes mono-symboles et à droite les tablettes à partir desquelles ont été déduites les associations divines :

  • *303/FIC ==> HT27a, ligne 8 ; HT89, ligne 5 ; HT94, ligne 4
  • *626/FIC ==> HT12, ligne 5
  • VINa/FIC ==> HT27a, ligne 8 ; HT30, ligne 2 ; HT44, ligne 4 ; HT114, ligne 3 ; HT114, ligne 3
  • *304/FIC ==> HT129, ligne 2
  • OLIV/*304 ==> HT14, ligne 2 ; HT21, ligne 4 ; HT91
  • BOSm/FIC ==> HT114a, ligne 3 ; HT121, ligne 3 ; /VINa ==> HT30, ligne 5

Description brève de la théogonie des égyptiens et des phéniciens :

Comme PO-NI-ZA représente un cartouche divin, nous devons commencer par faire un bref rappel de la théogonie des crétois mais cette civilisation nous a laissé peu de témoignages de leurs dieux et déesses. Par contre, nous pouvons la rapprocher d’une autre cosmologie, celle d’une grande puissance maritime méditerranéenne, les phéniciens. Cette proximité des deux cosmologies s’avère logique puisque nous avons quatre témoignages différents qui confortent cette hypothèse :

1 – les fresques d’Akrotiri qui rappellent le mystérieux pays de Charmutha (Chapter XIII : Charmuthas and the Akrotiri’s frescoes) et sa faune avec des lions, des cerfs, des coucous Diedrich, des éléphants, des léopards, des oryx arabes…

2 – les premiers habitants de Sidon qui avaient fui leur terre natale à cause des séismes : «  Les tyriens sont issus des phéniciens, qui, forcés par un tremblement de terre d’abandonner leur sol de leur patrie, vinrent s’établir près du lac Assyrien et plus tard sur le rivage de la mer. Il y fondèrent une ville qu’ils nommèrent Sidon, parce que le poisson abondait dans ces parages : car Sidon, en langue phénicienne, signifie poisson.»  (Justin, Histoire Universelle, livre XVIII.3, référence 130). Ce témoignage est intéressant puisque les tyriens sont des colons phéniciens partis s’installer sur une terre mais qui furent obligés de l’abandonner sans pouvoir y revenir. A ma connaissance, les seuls habitants qui abandonnèrent leur ville à cause des séismes à répétition sont ceux d’Akrotiri et de Pompei juste avant l’explosion des deux plus célèbres volcans européens : l’île de Santorin et l’Etna. Les sidoniens pourraient être les descendants des habitants de cette île quasiment disparue au IIème millénaire avant JC.

3 – les phéniciens qui venaient de la mer Rouge (Hérodote, livre I, Clio, référence 131) : ” Ils (les perses les plus savants) disent que ceux-ci (les phéniciens) étaient venus des bords de la mer Érythrée (mer Rouge).”.

4 – les similitudes entre les représentations phéniciennes et minoennes qu’avaient relevées Best (référence 132), ce qui lui avait permis de proposer une méthode de traduction des scripts de Byblos basée à partir des phonèmes supposés du linéaire A.

Ces quatre témoignages différents entre eux évoquent une entité cohérente entre Charmutha(s), Akrotiri et la Phénicie. Le premier de cette liste (le mystérieux port de la mer Rouge) pourrait être à l’origine des deux autres puissances maritimes de la Méditerranée. Et donc la théogonie de ces minoens devrait logiquement ressembler à celle des phéniciens. C’est pourquoi nous devons faire un rappel de leur cosmologie principalement rapportée par Eusèbe de Césarée.

D’après Sanchoniaton de Béryte (Eusèbe de Césarée, livre I, chapitre IX, référence 133), il y a d’abord deux types de divinité chez les phéniciens : les Dieux Célestes (dieux immortels) et les Hommes Eternels (dieux mortels) : « Pour mieux éclaircir la chose et en donner une connaissance plus particulière, nous devons établir avant tout que les plus anciens des peuples barbares, et notamment les Phéniciens et les Égyptiens, de qui les autres nations reçurent la même doctrine, regardèrent comme les plus grands dieux ceux qui avaient inventé les choses nécessaires aux besoins de la vie, ou qui s’étaient signalés par des bienfaits envers les nations. Considérant ces êtres comme des bienfaiteurs et comme les auteurs d’une grande quantité de biens, ils les adorèrent comme des dieux, et consacrant à leur culte les temples déjà construits, ils leur érigèrent aussi des colonnes et des statues qui portèrent leurs noms. Les Phéniciens eurent la plus grande vénération pour ces nouveaux dieux, et ils établirent en leur honneur les fêtes les plus solennelles. Ce qu’il y eut de remarquable, c’est qu’ils donnèrent les noms de leurs rois aux éléments dont le monde se compose, et même à quelques-uns de ceux qu’ils regardaient comme des dieux. Dans la nature, ils ne reconnurent comme dieux que le soleil, la lune, les autres planètes, les étoiles, les éléments et tout ce qui participait à leur nature ; de manière qu’ils avaient des dieux mortels et des dieux immortels. »

La naissance du monde selon les phéniciens commence par la génèse des Divinités Célestes : « Il suppose que le principe de l’universalité des êtres consiste dans un air épais et venteux, ou dans un vent d’air épais, et dans un chaos obscur comme l’Erèbe. Cet air et ce chaos, dit-il, s’étendent à l’infini, et ce ne fut qu’après une longue série de siècles qu’ils ont trouvé des bornes. Car, lorsque l’esprit conçut de l’amour pour ses propres principes, et qu’il se fit entre eux un mélange, celle union reçut le nom de désir, et ce désir fut le principe de la création de tous les êtres; l’esprit n’a point connu sa propre origine. De l’union de cet esprit avec ses propres principes fut formé Maut. Les uns disent que c’est un limon, d’autres une corruption d’un mélange aqueux, de laquelle résultèrent toute semence de création et la production de tous les êtres. Il y avait certains animaux insensibles desquels naquirent des animaux intelligents : on les appelait zophasemin, c’est-à-dire contemplateurs du ciel. Ils étaient formés sur un même modèle. On vit briller en même temps que Maut le soleil, la lune, les étoiles et les grands astres. »

S’ensuit ensuite la naissance de l’Humanité et des premiers Eternels, des hommes et des femmes qui par la bravoure ou leur ingéniosité devinrent des Dieux : Colpia le Vent et sa femme Baan la Nuit ; Eon, découvreur des arbres nourriciers, et sa femme Protogone ; leurs enfants Feu, Flamme et Lumière ; Hypsuranius, premier bâtisseur de cabanes en roseaux et en joncs ; Usoüs, premier fabricant de vêtements en peaux d’animaux et surtout premier marin ; les deux frères Chasseur et Pêcheur, fils de Hypsuranius ; deux frères, fils de Hypsuranius, les premiers forgerons ; l’un des deux, Chrysor appelé aussi Vulcain ou Diamichius, le premier navigateur ; deux frères, Artisan et Terrestre Autochtone, découvreurs du mortier qui leur permirent de construire des maisons avec toitures ; deux fils, Champ et Agricole, appelés aussi Errants et Titans, découvreurs de l’Agriculture et de la domestication des chiens ; deux fils, Amynus et Magus, inventeurs de l’élevage domestique ; deux fils, Misor et Sydec, découvreur du sel ; Taaut, fils de Misor, inventeur de l’écriture appelé Thot chez les égyptiens et Mercure chez les grecs ; les Dioscures, appelés aussi Cabires, Corybantes ou Samothraces, deux fils de Sydec, inventeurs de la navigation ; naquit ensuite Elian, nommé Très-Haut, et sa femme Beruth ; leur fils Épigée nommés ensuite Uranus (le Ciel) et leur fille Terre ; quatre fils, Ilus (nommé aussi Saturne), Betylus, Dagon (nommé aussi Siton) et Atlas… La généalogie continua après Saturne mais les faits et gestes de ce roi resta dans la mémoire collective. À la suite des multiples agressions de son père Uranus sur sa mère Terre, il avait pris la défense de sa mère et s’empara de l’empire de son père pour son propre compte. L’une de ses plus célèbres actions fut d’entourer son habitation de murailles, ce qui lui a permis de bâtir Byblos, l’une des plus grandes villes de la Phénicie. Il réussit en plus à séduire Ashera (équivalente à Hera, fille de Chronos, sœur et parèdre de Zeus), Astarté (équivalente à Aphrodite la déesse de l’Amour) et Anat (équivalente à Athena la déesse de la Guerre), les trois filles d’Uranus qu’envoya leur père pour restaurer son autorité sur son panthéon.

Quant à la théogonie des égyptiens, elle présente quelques similitudes avec celle des phéniciens, ce qui pourrait suggérer une croyance ancestrale. Pour l’Ancien et le Moyen Empire, les écrits transmis sont hélas peu nombreux et ne concernent qu’une seule cosmologie, celle dite « héliopolitaine ». De cette lointaine époque, au IIème millénaire avant JC, les égyptiens imaginaient, pour le commencement du monde, un univers aqueux appelé Noun qui ressemblait au chaos obscur des phéniciens. De ce cosmos sous forme liquide, surgit Atoum le démiurge, le premier dieu pour les égyptiens qui signifiait « celui qui est venu à l’existence de lui-même ». Cette divinité originelle est l’équivalent pour les phéniciens du dieu Désir qui vint au monde à la suite de la rencontre entre les différents éléments dans cet espace venteux et chaotique. Le nom en lui-même d’Atoum est intrigant puisque [Itmw] peut se décomposer en deux mots : le père [it] (page 1066, Vygus, référence 106) et la mort [mw] (page 1070, Vygus, référence 106), ce qui donne le Père de la Mort appelée Maut. Autre point d’attention, ce premier dieu appelé démiurge évolua selon les périodes et les dynasties (la Cosmologie Égyptienne, référence 134) : la déesse Neith, puis le dieu Atoum (renommée Atoum-Re-Amon) et enfin le dieu Amon-Re (nommé au début Amon-Re-Atoum). Ici, pour notre étude, nous devons faire une distinction entre période et théogonie car la civilisation minoenne était contemporaine aux dynasties du Moyen Empire avec une cosmologie proche du démiurge Atoum tandis que celle des phéniciens étaient de la même époque que le Nouvel Empire et donc plus proche de la divinité Amon-Re.

Autre similitude, d’après Eusèbe de Césarée, le démiurge phénicien Désir donna naissance aux divinités Célestes, sans savoir si cette parenté est directe ou pas : la Mort Maut, la Lune, le Soleil, le Ciel et tous les grands astres. Pour les égyptiens, leur démiurge Atoum donna naissance à l’Ennéade (Mesu Temu, les enfants d’Atoum, page 323, référence 105) constituée des neuf principales divinités : « l’Ennéade des dieux primordiaux n’existait pas, il était encore en moi » (référence 134). Ce groupe des neuf divinités appelé l’Ennéade vint en trois temps : Atoum enfanta le premier parèdre, Shou le dieu de l’air et Neftou la déesse de l’eau ; Shou et Neftou donnèrent naissance au second couple, Geb le dieu de la Terre et Nout la voûte céleste ; Nout enfanta ensuite deux paires de jumeaux, Osiris, Isis, Seth et Nephtys. S’ensuivirent ensuite une série d’humains, qui par leurs actes ou leurs bravoures devinrent des dieux comme par exemple Taaut pour les phéniciens ou Horus pour les égyptiens. Attention, Isis et Osiris peuvent être considérés comme des humains puisqu’ils vécurent leur jeunesse sur la Terre parmi les hommes et les femmes.

La sous-catégorie des Divinités Célestes :

Parmi tous les symboles des dieux et déesses, quatre d’entre eux s’avèrent intéressants puisqu’ils forment un premier groupe avec un trait vertical, ce trait vertical que nous pourrions l’associer au sceptre d’autorité S42 et/ou à l’échelle céleste P6.

. Symbole n°1 ==> NI/FIC : la déesse Nout ou le dieu Ba’al Shamin du Ciel

D’après le tome I de Möller (référence 127 et 128), ce symbole hiératique n’apparaît qu’une seule fois dans la documentation égyptienne, dans le papyrus d’Hatnub sous la forme U23a (X ou XI dynastie). Nous pourrions en conséquence le rapprocher du mot « Désir»  U23+D58+D58 [Abeb] (page 4, Budge, référence 105) et indirectement du hiéroglyphe XXII.20 [Åb] (page 37). Si U23a était cet hiéroglyphe équivalent, **NI** serait alors le démiurge appelé Désir chez les Phéniciens et Atoum chez les égyptiens. Mais ce symbole me semble être un intrus puisqu’il est seul parmi tous les autres hiératiques du U23 (approximativement une vingtaine).

Une autre possibilité, c’est Maqet l’échelle céleste P6 qui a pour hiératique un trait vertical surmonté d’une seule étoile. Cette échelle était sacrée puisqu’elle permettait à Osiris d’accéder au monde céleste. Elle était en plus l’un des attributs de Nout, la déesse du Ciel. Mon opinion tout à fait personnelle, c’est que ce symbole minoen **NI** représente un sceptre S42 surmonté de deux étoiles N14 pour représenter le ciel. Le cartouche PO-NI-ZA serait alors le Seigneur Immortel du Ciel appelé Ba’al Shamin chez les phéniciens ou la déesse Nout chez les égyptiens.

. Symbole n°2 ==> *303 et *626 : le dieu du Vent appelé Shou ou ba’al Zephon

Nous avons ici deux formes similaires pour exprimer la même divinité, le dieu du Vent :

. Symbole n°2a : *303 (voir ligne 5 de HT 89) : ce symbole est identique à la version hiératique d’une plume d’autruche qui était l’un des attributs du dieu de l’air [shou] (hiéroglyphe III.33 ; liste de Gardiner, page 472, référence 135). Chez les phéniciens, ce dieu était Ba’al Zephon.

. Symbole n°2b : *626, noté aussi *303+E : c’est une autre version de la plume d’autruche. La différence avec *303 pourrait être ici la représentation de deux jambes.

. Symbole n°3 ==> *304 : le dieu Lune appelé Ah ou Aglibôl (ligne 2, HT129)

Dans les ”papyri de Kahun et de Gurob” (page 108, planche XLI.1, référence n°113), nous y retrouvons un hiératique quasi identique : un trait surmonté d’un croissant. D’après Robarts, ce symbole serait la combinaison d’une étoile et de la Lune, ce qui donne le dieu de la Lune appelé Aglibôl chez les phéniciens ou Lah chez les égyptiens.

. Symbole n°4 ==> OLIV : le dieu Soleil appelé Ra ou Ba’al Malek (voir HT91)

Pour ce symbole, nous n’avons pas d’équivalent dans la liste des hiératiques mais, dans la série des Dieux Célestes, il nous en manque un : le Soleil appelé Malakbêl. Et l’un de ses attributs était un diadème représenté par une couronne avec trois rayons en forme de flamme, ces flammes identiques à celles du symbole OLIV. Ici nous pouvons supposer une combinaison d’une étoile et/ou d’un sceptre surmonté par trois flammes, ce qui nous donne le dieu Soleil appelé Malakbêl ou Rê.

Les principales Divinités en dehors des Dieux Célestes :

Après le groupe des Divinités Céleste représentée par un trait vertical symbolisant une échelle céleste et/ou un sceptre d’autorité, la seconde série est plus difficile à discerner puisque nous ne pouvons pas faire ressortir un symbole commun sur lequel nous pourrions nous appuyer. Par contre, certains signes se dégagent : le Gamma entre VINa et BOSm ; le double tiret entre BOSm et E. Il faut donc retrouver cet hiéroglyphe complémentaire associé à ces symboles pour en déduire les divinités absentes de la première liste : Maut le dieu de la mort, Yam le dieu des mers, Astarté la déesse de l’Amour, Anat la déesse de la Guerre, la dame de Byblos et/ou de Pount…

. Symbole n°5 ==> VINa : la Dame de la Cité (Pount et/ou Byblos)

Pour ce symbole VINa, nous n’avons pas d’équivalence dans la liste de Möller. Et ici mon hypothèse est une combinaison de plusieurs hiéroglyphes comme le seraient les symboles du premier groupe. Trois hiéroglyphes sont possibles pour le symbole de référence :

. Soit le hiéroglyphe R8a des trois drapeaux (N°548 Möller) pour les « Dieux » représenté par un Gamma et deux traits verticaux que nous retrouvons dans de nombreux papyrus dont l’exemplaire 3230 du Louvre (planche I, page 143, référence 136) ou dans le papyrus d’Astarté (Papyrus d’Astarté, ligne 2.17, ligne 8.8, référence 137). Point négatif : il lui manque deux diagonales et un trait horizontal (Figure XV.c, symbole en rouge).

. Soit le hiéroglyphe du ciel N1 (Möller 300 ou Budge XIII.1) associé au demi-cercle X1 (Möller 575, Budge XXV.14) qui donnerait, selon Chester Beatty, le fils de Nout (Plate IV, ligne 4, XIII.1+XXV.14, page 62, Chester Beatty). Ici, il faudrait plutôt y voir le hiéroglyphe N1 avec F31, ce qui se traduirait par ”Nout a donné naissance” (Figure XV.c, en mauve).

. Soit le hiéroglyphe de la femme B1 [st ou hmt] représentée par un Gamma (pour le torse et la tête) et deux diagonales (pour les jambes) mais à qui il lui manquerait un trait horizontal et deux autres verticaux. Associé au symbole de la maison O4 (Möller 342), nous aurions une combinaison parfaite pour expliquer la partie basse du symbole : un trait horizontal avec deux petits verticaux et deux diagonales. Dans ce cas, ce serait la Dame de la Cité (Figure XV.c, B1 en bleu foncé et O4 en bleu clair).

Figure XV.c : symbole VINa avec ses trois hiéroglyphes possibles.

De ces trois interprétations possibles, nous pouvons exclure la première puisque l’Ennéade est le panthéon des divinités égyptiennes et que FIC la déesse du Ciel est l’une d’entre elles. Quant aux deux autres, c’est difficile de choisir laquelle des deux pourrait être la vraie combinaison mais elles nous donnent exceptionnellement la même déesse : Hathor la Dame de la Cité. La première des deux interprétations N1+F31 suggère l’un des enfants de Nout (« le Ciel a enfanté ») dont trois vécurent leur jeunesse en Arabie Heureuse : Isis, Osiris et Seth. De ces trois divinités qui venaient de la Péninsule Arabique, Isis était la seule à être intimement liée à une ville au-delà des frontières égyptiennes (souvent associée à Hathor la Dame de Dendera et de Byblos). Pour la deuxième combinaison B1+O4, elle nous donnerait la Dame de la Cité dont le nom change selon la ville ou le pays : la Dame de Dendera, la Dame de Byblos, la Dame de Pount… Chez les égyptiens, c’était Hathor, la déesse-mère d’Horus ([Hrs] la maison d’Horus) et surtout fille de Nout et de Ptah. Pour moi, ce symbole VINa devait être Hathor et/ou Isis pour les Égyptiens mais aussi Astarté pour les phéniciens. Attention, chez les grecs, Athena la Dame d’Athènes ressemble fortement à Anat la déesse de la Guerre, cette déesse qui peut être une autre possibilité.

. Symbole n°6 ==> BOSm : Mouth le dieu de la Mort (voir HT114)

Ce symbole BOSm semble être ici une combinaison de plusieurs hiéroglyphes regroupés autour du signe Gamma :

. Soit le drapeau R8 le dieu [neter] associé au squelette (F37b ou Budge IV.39, le long du trait vertical) et au chef NE (AA8 ou Budge XXV.15), ce qui donnerait le Chef des Morts.

. Soit la combinaison du squelette F37b (Budge IV.39, trait vertical coupé par deux autres) et du sceptre allongé (Gardiner O29, Möller 363, demi-segment coupé par un trait), ce qui donnerait « le Maître de la Mort ».

Quelle que soit l’interprétation, les deux donnent ici la même divinité qui serait Maut/Mouth le Dieu des Morts (la « mort », voir [M] et [Mut] pour les égyptiens, page 266, Budge, référence ).

. Symbole n°7 ==> E : Yam le dieu de l’Océan

Ce symbole E (voir HT23a, HT35, HT91) peut se rapprocher de quatre hiéroglyphes égyptiens :

. Soit un trépied divin surmonté de deux bélemnites R118 (Budge XIV.71) pour le dieu Menu [mnw]. Point négatif : les doubles belemnites sont au-dessus du trépied.

. Soit Mehen l’Anaconda le hiéroglyphe IX.18 (page 319, budge, référence ) avec une queue en forme de cloche pour protéger Amon-Re contre le terrifiant serpent Apophis. Chez les phéniciens, il existait un serpent avec plusieurs têtes : Lothan, l’un des serviteurs de Yam. Point négatif : la queue des serpents est toujours redressée, alors qu’elle ne l’est pas dans ce symbole.

. Soit le hiéroglyphe XXV.11 non défini [her] (peut-être un objet en osier) souvent associé à la « terreur » et surtout au verbe « terrifier » ([ari her], page 66 ; [heru], page 499) mais aussi à « un lieu de repos » [netm] (page 309, Budge, référence 105). « Terreur » et « Lieu de repos » peuvent sembler contradictoires mais nous retrouvons cet antagonisme chez les égyptiens comme par exemple entre les gentils et les méchants Anacondas (Apophis et Mehen). Point négatif : les tirets sont uniques et non pas doubles.

. Soit XIII.57 les rivages d’une étendue d’eau (Budge XIII.56) associés au pilier djedd XVII.11, ce qui se traduirait par « le Dieu Maître des rivages ». Chez les phéniciens mais aussi chez les égyptiens, cette divinité s’appelait Yam, le dieu de la Mer.

Figure XV.d : symbole E avec ses quatre hiéroglyphes possibles.

De ces quatre hiéroglyphes, ma préférence est pour les rivages d’une étendue d’eau puisque les doubles tirets (Figure XV.d) me semblent être un ajout comme dans BOSm. En les retirant, ce symbole E devient de facto le hiéroglyphe XIII.57, ce qui suggère fortement le dieu Yam. Autre remarque, ce double tiret semble exprimer une fratrie entre BOSm et E, cette fratrie qui peut s’expliquer par Elius et ses deux fils : Maut la Mort et Yam la Mer.

. Symbole n°8 ==> OLIVbis et/ou OLIV+TU : les dieux Phos/Lumière, Pyr/Feu et Phlox/Flamme

Ici, ces deux symboles assez proches pourraient représenter le dieu du Feu sous la forme des frères Lumière, Feu et Flamme de la mythologie phénicienne :

. OLIV+TU représente une urne d’où s’échappent trois flammes, ce qui correspond au hiéroglyphe U28.

. OLIVa une autre variante de OLIV (sans le trait vertical) avec un feu et ses trois flammes

Pour conforter l’hypothèse du dieu Feu, nous pouvons remarquer que le symbole OLIV+TU est cité trois fois en même temps que OLIV le dieu du Soleil comme s’il existait une parenté entre eux. Si OLIV est l’astre enflammé, OLIV+TU devrait être logiquement son fils, le dieu du Feu représenté par trois flammes pour Lumière, Feu et Flamme de la mythologie phénicienne.

Les sous-catégories plus ou moins grandes déduites de noms génériques :

. Symbole n°9 ==> GRA : les Éternels appelés Neter ou El

Figure XV.e : Sceptres de Seshat (référence 138), de Heh (référence 139), de Horus le dieu Faucon (référence 140) et de Nekhbet la déeesse Vautour (référence 141).

GRA est un nom générique puisqu’il peut être unique et/ou associé à treize symboles (de *573 à *586). L’une des interprétations possibles est ici la combinaison du cartouche divine V9 associé à Shen l’anneau sacré symbole de l’Éternité (Hiéroglyphe XI.13 du scorpion avec Shen, Budge, référence 105) et du sceptre Ouas S40, l’un des signes de l’autorité divine. Cette combinaison V9+S40 pourrait donc représenter le dieu [neter] chez les égyptiens ou Bel chez les Phéniciens. Ils existent deux sceptres qui confortent cette théorie, ceux de Seshat et de Heh (figure XV.e).

. Symbole n°10 ==> OLE : les Maîtres appelés Neb

Comme le précédent symbole GRA, OLE est un autre nom générique puisqu’il est seul ou associé à douze signes au moins, de *608 à *622. Le hiératique la plus proche du symbole est ici soit le hiéroglyphe A30 d’un homme debout les bras vers le ciel pour « prier », soit le A47 d’un homme assis avec ses deux bras vers le ciel pour « gardien » ou « protecteur ». Ces deux interprétations suggèrent ici soit un « Gardien » via [nu] (page 351, référence 105), soit un « Protecteur » via [saiu]/[saiti] (I129 ou IV70, page 586). Nous pouvons donc considérer que le symbole OLE+Z représente le « Maître de Z ».

. Symbole n°11 ==> NEa (HT100) : le serviteur de l’autel

Normalement NE représente le hiéroglyphe AA.8/XXV.15 (un trait traversé par trois petites perpendiculaires), ce qui donne un « chef ». Mais ce symbole est légèrement différent puisque le trait du milieu n’est pas rectiligne. Mon interprétation est ici une combinaison de l’autel R2 et d’un bras D37 associé à l’action de donner [imi], ce qui donne le serviteur de l’autel, celui qui apporte l’offrande.

Association des symboles divins à la théogonie des égyptiens et/ou des phéniciens :

Figure XV.f : Liste des symboles divins du linéaire A et son équivalence d’un dieu ou d’une déesse.

Les différents symboles GRA et leur équivalence dans la théogonie des égyptiens et/ou des phéniciens :

D’après notre analyse sur ce symbole, GRA serait un nom générique composé de Shen (pour l’Éternité) et du sceptre Oaus (pour l’autorité divine), ce qui se traduirait par les Éternels. Si tel était le cas, la sous-catégorie GRA avec ses différentes formes nous donnerait un panthéon que nous devons retrouver soit chez les égyptiens, soit chez les phéniciens. Les dieux et déesses détaillés ci-dessous (voir figure XV.g) semble privilégier la cosmologie du dieu Ptah et de sa famille : sa femme Sekhmet, son beau-père Rê le dieu Soleil et son fils Nefertoum le dieu Lotus.

/!\ : mon étude d’aujourd’hui n’est qu’une interprétation qui mérite d’être améliorée.

Figure XV.g : liste des dieux et des déesses associés aux symboles GRA+**.

<9.1> Symbole *574 nommé GRA-PA/GRA-PO : dieu Ptah

Cette variante est la forme la plus utilisée dans la catégorie GRA+* (11 fois, HT43, HT93, HT102, HT120, HT125 et HT128). Nous devons donc nous attendre à ce que ce soit l’un des Dieux Majeurs du panthéon. Et ici le hiéroglyphe de référence pourrait être :

. Soit PA le squelette F41, ce qui donnerait le dieu des Mort, donc Osiris ou Maut. Mais ni l’un ni l’autre n’est un Dieu Majeur de leur panthéon.

. Soit TO le pilier Djedd R11, symbole de l’autorité.

Figure XV.h : symbole TO à travers le sceptre de Ptah

Cette deuxième solution est la plus intéressante pour deux raisons : d’abord, ce pilier Djedd est présent dans PO-TO-KU-RO : « le total offert au Seigneur TO » ; et ensuite, chez les égyptiens, il est symbole de la stabilité et d’autorité que nous retrouvons dans le sceptre Ouas (force) de Ptah (figure XV.h). Cette divinité attendue de ce Panthéon serait donc le dieu Ptah.

<9.2> Symbole *578 nommé GRA+QE : Rê le dieu Soleil, beau-père de Ptah.

Ce symbole (5 fois) est identique au hiéroglyphe N5 du Soleil, ce qui nous donne le Dieu Rê ou Ba’al Malek. Attention, il pourrait y avoir une autre possibilité puisque QE peut signifier une date ou une saison. Et là, nous aurions le maître du Temps (Osiris ou Chronos). Comme Ptah est le beau-fils de Rê, je privilégie ici le dieu Soleil symbolisé par GRA+QE.

<9.3> Symbole *580 nommé GRA+B : Sekhmet la conjointe de Ptah

Pour ce symbole B (« + », 2 fois : HT86, HT120), il est possible de l’associer à quatre hiératiques :

. Soit le pied d’un jonc M23, une plante caractéristique de la Haute-Egypte. Point négatif : c’est une impasse puisque cette solution ne donne pas directement un dieu.

. Soit la fleur M42 Point négatif : comme le précédent, c’est une autre impasse.

. Soit l’ibis sacré G26 qui représente le dieu Ibis [dhwty] appelé Thot chez les égyptiens et équivalent à Taaut chez les phéniciens. Point négatif : seul l’intérieur du hiératique ressemble au symbole RO et non pas l’extérieur.

. Soit la colonne O29. Point positif : nous avons un hiératique identique dans les papyri de Chester Beatty (ligne 1, plate IVa, référence ).

Des quatre hiéroglyphes, celui qui me semble le plus approprié est la colonne O29, ce qui donne deux interprétations possibles : soit « grand » via sa traduction (Gardiner, référence 135 ; Budge, référence 105) ; soit la tige de papyrus qui était le sceptre de Sekhmet. A cause de Ptah et de Rê, nos deux dieux cités précédemment, le symbole GRA+B me semble être la déesse Sekhmet.

<9.4> Symbole *579 nommé GRA+KU : Sekhmet-Sekhet, la conjointe de Ptah

Ce symbole KU (7 fois) s’avère être le hiératique des trois roseaux M2, ce qui permet de proposer trois divinités possibles :

. Soit le dieu Hâpy (divinité des crues et de la fertilisation des sols) avec son chapeau constitué de roseaux. Point négatif : cette divinité n’est pas un dieu majeur du panthéon égyptien.

. Soit Sekhmet avec sa tige de papyrus qui était l’un de ses attributs et que nous le retrouvons via le phonème associé au hiéroglyphe M2 : [ha/hai] (papyrus, page 459, budge, référence 105) et [nār] (papyrus, page 347, budge, référence 105).

. Soit la prairie des roseaux appelée Sekhet-Åaru qui représente le Paradis (page 21, Budge, référence 105) et la déesse Sekher.

Après avoir exclu la première solution, les deux autres interprétations donne la même déesse Sekhmet, soit directement, soit via l’une de ses formes qu’était Sekhet.

<9.5> Trois symboles *584, *585 et *586 : Nefertoum, le dieu Lotus, fils de Ptah et de Sekhmet.

Ces trois symboles assez proches représentent le quatrième dieu de ce panthéon puisque nous le retrouvons 5 fois : *584 (GRA+K+L2 : HT86 (x2) ; HT120), *585 (GRA+L2 :HT22) et *586 (GRA+L3L3 : HT15). Ici trois hiéroglyphes s’avèrent possibles pour L2 et L3:

. Soit une fraction D22 (deux tiers, …). Point négatif : L2 et L3 sont directement liés à GRA et ne peuvent donc pas être des fractions.

. Soit une plume sur un support R14 (Grammaire Égyptienne, page 545, Champolion). Cet hiéroglyphe est  le symbole de l’Ouest, ce qui donnerait la divinité de l’Åmenti (« god of Åmenti », page 53, Budge, référence 105) connu aussi comme étant le dieu Khenti-Åmenti ou la déesse Imentet. /!\ La combinaison de Khenti (le chef, page 554) et de Åmenti peut donner le « Chef des Occidentaux » qui est aussi l’un des titres honorifiques d’Osiris (page 554, Budge, référence 105) ou l’une des 75 formes de Ra (page 555, Budge, référence 105). Point négatif : il existe des hiéroglyphes plus représentatifs pour Osiris et pour Ra.

. Soit M9 la fleur de Lotus : Comme ce groupe GRA+* semble représenter le panthéon de Ptah, dans cette famille divine (Ptah, Rê son beau-père, Sekhmet sa femme,…), il nous manque le fils, le dieu Lotus Nefertoum, ce qui nous donne une autre possibilité : la fleur de Lotus via le hiéroglyphe M9 sous la forme d’un réceptacle florale avec deux ou trois pistils, ces pistils étant des petits traits horizontaux et identiques à ceux des fleurs cueillies dans les fresques d’Akrotiri (figure XV.i).

Figure XV.i : symbole GRA+KU et les fleurs cueillies dans les fresques d’Akrotiri.

A cause du panthéon de Ptah, les symboles L2 et L3 me semble être la fleur sacrée, ce qui donnerait le dieu Nefertoum.

<9.6> Symboles *584 nommé GRA+K+L2 : La déesse Mère Sekhmet et son fils Nefertoum

Ce symbole GRA+K+L2 (3 fois : HT86 (x2) ; HT120) semble être une combinaison de *580 (GRA+B, +) pour Sekhmet et de GRA+L2 pour Nefertoum le dieu Lotus. Nous aurions donc ici la déesse Mère Sekhmet et son fils Nefertoum.

<9.7> Symboles *576 et *582 : Nekhbet

Ces symboles peu représentés (3 fois : *582, GRA+F, HT44 et HT125 ; *576, GRA+22m, HT115) semblent correspondre à une même déesse qui serait Nekhbet :

. Le premier symbole F est le hiéroglyphe M22 d’un jonc avec deux feuilles, l’un des symboles de la Haute-Egypte qui symbolisait la déesse Nekhbet.

– Le deuxième symbole 22m est un jonc M23 (XII.25), une autre plante emblématique de la Haute-Égypte.

<9.8> Symbole *573 nommé GRA+DA : Dieu

Ce symbole (1 fois : HT133) avec un léger trait ressemble plutôt à GRA.

<9.9> Symbole *583 nommé GRA+H : Atoum

Le hiératique complémentaire de ce symbole (1 fois : HT108) semble être ici une tête D1 qui représente le « chef ». Nous aurions alors le « dieu des chefs » ou le « chef des dieux » qui serait alors Atoum ou Désir.

Les différents symboles OLE et son équivalence dans la théogonie des égyptiens et/ou des phéniciens :

Comme GRA, le symbole OLE est un autre nom générique puisqu’il peut être seul ou associé à d’autres signes. Ici, le principal hiéroglyphe semble être celui d’un Maître [neb] (page 357).

/!\ : comme pour GRA, mon analyse n’est qu’un début d’un long travail qui mérite d’être affiné.

< 10.1 > Symbole *610a renommé OLE-RO (signe +, 21 fois) : Atoum ou Désir le Dieu Suprême

Pour le symbole RO, j’avais retenu le hiératique d’une colonne O29 avec une forme identique dans les papyri de Chester Beatty (ligne 1, plate IVa, référence 148) est identique. Cette interprétation nous donne deux interprétations possibles : soit le sceptre de Sekhmet, soit « grand » via sa traduction.

Comme OLE+RO est l’un des principaux dieux de cette série au regard de la quantité totale, ce hiéroglyphe O29 me semble être plutôt « grand » (Gardiner, référence 135 ; Budge, référence 105), ce qui nous donne le Maître Suprême.

< 10.2 > Symboles *618 (20 fois) et *617 (1 fois, HT44) nommé OLE+KI : Osiris ou Maut le Maître des Esprits

Deux hiéroglyphes équivalents semblent possibles pour le symbole KI :

. Soit W1 un vase d’huiles odorantes type onguent ou pommade, ce qui donnerait le protecteur des potiers ou Bastet (fille de Rê et déesse Chat de la maison et de la joie, référence 142). Point négatif : KI est asymétrique, ce qui exclut cette interprétation.

. Soit W10* une lampe à huile [b3]. Point positif : nous retrouvons ce symbole asymétrique dans Ba l’Esprit via le mot égyptien [b3] : G29 (le jabiru d’Afrique) + W10* + G7 (l’Horus le faucon).

Figure XV.j : La tablette des roues de Chariot (à droite les symboles liés au feu).

Par rapport à ces deux hiéroglyphes possibles, le script des « roues de chariot » (Figure XV.j, Evans, page 47, référence 147) apporte un regard inédit sur la lampe à huile W10* et plusieurs symboles du Feu. Sur la deuxième ligne, deux symboles proches du linéaire A ressemblent respectivement à une urne funéraire avec trois flammes (équivalent au hiéroglyphe R36C) et à une lampe à huile (équivalent aux hiéroglyphes XXII.37 / R7 ou W10a Aa4). Ici, sans sa flamme, la lampe à huile s’apparente à KI, ce symbole qui, hier, me semblait être un panier (hiéroglyphe W10) et qui, aujourd’hui, me semble être plutôt le hiéroglyphe W10* (lampe à huile) à cause de l’asymétrie (en haut et à gauche, ouverture refermée par un clapet).

A cause de cette asymétrie, je privilégie donc l’Esprit «  Ba » pour le symbole KI que nous retrouvons dans l’expression égyptienne G29-W10*-G7. Autre remarque, sur la tablette HT1, le groupe KI-RO que nous pouvons associer aux hiéroglyphes W10*-G7 nous donne le « Grand Esprit », ce Maître des Âmes qui était l’un des titres d’Osiris et de Maut la Mort.

<10.3> Symbole *622 (15 fois) nommé OLE+MI : Thot le Dieu Messager ou Ba’al Malek

Le symbole MI représente un bras qui déplace un objet ou qui l’offre. OLE+MI pourrait être ici le dieu des marchands ou le dieu messager qui transporte les messages des hommes aux dieux supérieurs (identique à Hermes ou Ba’al malak). Attention, ce symbole via [Neb-ā] (page 357, Budge, référence 105) peut aussi signifier un titre royal.

<10.4> Symbole *608 nommé OLE+DI (11 fois) : Tefnout la déesse de la Pluie ou du Ciel selon le symbole

Ce symbole DI repris 11 fois dans les tablettes minoennes (HT12, HT14 (2), HT28 (5), HT50, HT90, HT116, HT129) s’avère être l’une des divinités importantes de ce panthéon. Ma première interprétation sur ce symbole via le groupe DI-DI de la tablette HT1 était [dydy] le « chaudron ». Et donc DI devait être forcément le phonème [dy] qui dans le dictionnaire égyptien peut signifier « là » ou « ici ». Avec cette possibilité, la combinaison OLE+DI est le « Maître d’ici » ou plutôt le « Maître de cette terre ». Mais cette traduction aujourd’hui me paraît incohérente par rapport à tout le groupe OLE+*. Dès lors, je privilégie une nouvelle interprétation en phase une écriture faite d’idéogrammes. D’autre part, il existe deux hiératiques O29 et N1 dans les papyri d’A. Chester Beatty (planche XXb, page 94, référence 143) qui combinés entre eux donnent une interprétation cohérente :

·        Sur la ligne 22, nous avons un hiératique constitué d’un trait vertical surmonté d’un point qui s’avère être le sceptre M3 et/ou O29.

·         Sur la ligne 21, le trait horizontal représente cette fois-ci le hiéroglyphe N1 du Ciel.

Figure XV.k : Quatre symboles dont DI sous la forme de O29+N1 et de O29+N4.

L’association des hiéroglyphes O29+N1 donne la divinité du Ciel appelée Nout. Attention pour ce symbole DI, nous devons nous méfier puisqu’il peut exister deux formes différentes : la première DIa pour O29+N1, la déesse du Ciel ; la seconde DIb pour O29+N3, la déesse de la Pluie (Figure XV.k).

<10.5> Symbole *613 nommé OLE+E : Yam le Maître des Océans

Le symbole E (4 fois : HT2, HT21, HT50, HT58) me semble être ici la combinaison deux Djedds aux pieds du rivage XIII.57, ce qui donne la combinaison « rivage » + « autorité » et donc Yam le Maître des Océans et des Fleuves.

<10.6> Deux Symboles *609 (OLE+A) et *612 (OLE+NE) : Atoum-Re le Démiurge

Les deux symboles *609 (2 fois, OLE+A, HT2) et *612 (4 fois, OLE+NE, HT23, HT32, HT100) doivent être traités en même temps puisque le hiératique complémentaire est celui du chef Aa8/XXV.15, l’un présenté horizontalement, l’autre verticalement.

<10.7> Symbole *615 nommé aussi OLE-TA : Hathor la Maison d’Horus (Isis ou Astarté)

Le symbole TA (3 fois : HT30+77, HT35, HT91 (ole+u)) représente le hiéroglyphe O1 d’un palais royal, ce qui peut signifier le protecteur du roi et de sa famille ([neb per], page 357, Bugde, Référence 105). Nous pouvons aussi avoir la déesse Hathor qui se traduit littéralement par la maison d’Horus.

<10.8> Symbole *616 (x1, HT44) nommé OLE-RA : Geb le dieu de la Terre

Pour ce symbole -RA, nous avons trois possibilités :

– Soit une cruche inversée W9 qui représenterait une huile odorante [nethem] et qui pourrait signifier le protecteur de nethem ou plutôt le protecteur du pays d’où vient cette huile [nethem]. Nous aurions alors le dieu Khnoum, maître de l’eau fraîche (W9, « Chnum », page 528, référence 135).

– Soit une déesse B1/61 qui a un hiératique assez ressemblant dans le papyrus de Hatnub (Möller, référence 125).

– Soit une combinaison de deux symboles : le hiéroglyphe G40 du canard (hiératique 221, papyrus Bulaq) avec celui D58 d’un pied.

Pour moi, la combinaison G40+D58 me semble être l’interprétation la plus cohérente puisque RA se prononcerait [ge]+[b] et qu’il nous donne l’un des dieux majeurs du panthéon égyptien, le dieu de la Terre, Geb.

< 10.9 > Symbole *610b nommé OLE-U (signe T) : Nout ou Ba’al Shamin la divinité du Ciel

Pour le symbole U (2 fois, HT2, en forme de T), nous avons deux possibilités :

– soit le trépied sacré R12 (cet idéogramme qui accompagne de nombreuses divinités pour exprimer un Dieu) ;

– soit la combinaison des hiéroglyphes du Sceptre Ouas et du Ciel.

Je privilégie ici la seconde solution puisqu’elle représente une divinité importante du panthéon égyptien. Nous aurions alors la Divinité du Ciel (Nout ou Ba’al Shamin).

<10.10> Symbole *621 nommé OLE-TU : Bastet

Ce symbole (2 fois : HT23, HT28) ressemble au hiéroglyphe W2 qui représente un vase d’huiles odorantes type onguent ou pommade. Nous aurions alors le protecteur des artisans (ceux qui fabriquent des vases) ou Bastet fille de Rê et déesse Chat de la maison et de la joie (référence 142).

<10.11> Symbole *614 nommé aussi OLE-RI : Anubis (x3, HT23, HT35, HT60)

Application de cette méthode des hiéroglyphes à la tablette HT1 :

Figure XV.l : Tablette HT1 (référence 115).

Suite à notre étude sur les dieux et les déesses, nous pouvons proposer une nouvelle interprétation de la tablette HT1 (Figure XV.l) avec les équivalences suivantes entre les symboles minoens et les hiéroglyphes égyptiens :

N5 – AA16 (XIII.56) – A14 • W10* – O29 – 197 • F32 – O1 (idem O4) – 70 • N1*+N14 – H6+N14 – N5 – M31 – 52 • M2 – N24 – N23 (idem N36) – 109 • V17 – G42(idem G40)+D58 – N1+N14 – M16 – 105 •

De cette liste de hiéroglyphes égyptiens, nous pouvons les associer aux mots suivants : «  Saison »  – «  Rivage »  – « Taxe »  ([hemi], page 446, Budge, référence 105) • « Ba l’esprit »  – « Grand »  – 197 • « Corps » – « Maison » – 70 • Tefnou (divinité de la Pluie) – Shou (divinité du Vent) – « Astre Enflammé » – « Donne Naissance » – 52 • « Roseau » (Åaru) – « Jardin » (Sekhet) – « Pays » – 109 • « Protection » – « Geb » (divinité de la Terre) – « Nout » (divinité du Ciel) – « Marteau » ([ha], page 459, Budge, référence 105) – 105.

Puis, de cette série de mots et de chiffre, nous pouvons proposer une nouvelle interprétation de la tablette HT1 comme suit : « les taxes de la saison des pluies. Osiris (le grand Ba) 197. La maison des Corps 70. Tefnou et Shou que Rê a donné naissance 52. Ta Neter (le pays de Sekhet-Åaru) 109. La protection de Geb et de Nout 105. »

Attention, cette nouvelle traduction de la tablette HT1 obtenue à partir de nos Dieux et Déesses est complétement différente de ma première version (Chapitre XIV : Charmutha, Betius : Charmuthas et le linéaire A des minoens). Mais tous ces changements conséquents ne sont pas aussi désespérants que cela puisse paraître puisque mon travail est une exploration par « dichotomie » et qu’elle n’a pas vocation à trouver la réponse dès le début. Malgré tout, cette seconde interprétation nous apporte espoir et confiance car nous y retrouvons au moins trois associations que seule la cosmologie égyptienne peut expliquer : 1 – l’association de Ba l’Esprit et du Corps Matériel (Djet ou Sab ou Khet) ; 2 – le père Rê et sa fille Tefnou ; 3 – le couple Geb et Nout. Mais ces associations ainsi obtenues nous suggèrent de nouvelles questions : Que représente réellement ZU-SU ? Le pays de Sekhet est-il réellement Ta Neter ou Charmutha ? Le marteau M16 de Nout a-t-il un rapport avec l’arme de Ba’al Shamin forgé pour détruire Yam ?…

Analyse et Conclusion de cette étude sur les symboles minoens et leurs divinités associées :

En conclusion de ce XVième chapitre sur les scripts minoens, ma méthode des hiéroglyphes équivalents s’avère être une première pour la communauté scientifique puisqu’elle propose une description inédite des dieux et déesses crétois. Et ici deux groupes se dégagent : les Divinités Célestes dont le Ciel, le Soleil, la Lune et le Vent… ; et les Divinités Terrestres dont la Mort, l’Océan, la Dame de la Cité… Cette répartition divine nous rappelle fortement le panthéon des phéniciens, avec d’une part des dieux Célestes (Ba’al Shamin, Ba’al Malek, Aglibôl et Ba’al Zephon…) et d’autre part des divinités Terrestres (Maut la Mort, Yam l’océan, Astarté la dame de Byblos…).

Attention, cette méthode n’a pas vocation à apporter toutes les réponses dès la première analyse mais à se rapprocher petit à petit de la Vérité. Et l’un des exemples parfaits des évolutions significatives dans mes traductions est l’interprétation du groupe DI-DI (tablette HT1) que je considérais être le phonème [dydy] (mot égyptien « chaudron ») et que je conçois maintenant comme étant deux idéogrammes distincts Shou et Neftou. En partant de mon abaque des dieux et des déesses, le deuxième symbole du groupe DI-DI me semble être O29+N4 (un trait pour le ciel et 3 petits pour la pluie), ce qui nous donne Neftou la déesse de l’humidité. Quant au premier, sa partie supérieure est trop dégradée pour espérer retrouver le vrai Dieu. Par contre, si Neftou est la fille d’Atoum-Rê, le deuxième enfant ne peut être que Shou le dieu du Vent : « Shou et Neftou que Rê a enfanté ». Une autre interprétation possible du groupe DI-DI est une répétition volontaire du même signe O29+N4, répétition que nous retrouvons dans les papyri de Beattly (Plate IIa, page 58 ; référence 143) afin d’exprimer une essence divine, celle de la déesse Neftou. Autre exemple d’une évolution significative dans mes traductions par rapport à ma première version concerne cette fois-ci le groupe KU-RO que j’avais interprété par le « Total des vases ». Comme les symboles *574 et *579 appartiennent au même Panthéon GRA+*, je traduirai plutôt par « la Grande Déesse » qu’était soit Sekhmet pour les Egyptiens, soit Ashera pour les phéniciens.

Avec ce nouvel abaque encore partiel, les équivalences ainsi obtenues sont déjà un puissant outil d’investigation des us et coutumes des minoens. Elles nous suggèrent par exemple des phonèmes différents entre les symboles du linéaire A et ceux du B. Dès lors, existe-t-il un lien réel entre les deux écritures ? La réponse est évidemment oui puisque nous avons ici une évolution de l’un vers l’autre non pas sur des sons mais sur des idéogrammes. Et l’un des exemples parfaits est le symbole DI que nous retrouvons dans les deux écritures minoennes. Le phonème pour le linéaire B est [di]. Or dei-, deiə-, dï- ou diā- est l’une des racines indo-européennes pour dieu, ce qui nous donne ici une association intéressante entre Neftou la déesse égyptienne du Ciel (et son hiéroglyphe équivalent O29+N4 équivalent à DI), Ba’al Shamin le dieu phénicien du Ciel et la racine indo-européenne [dï-]. Cette association autours du Dieu du Ciel (Neftou, Ba’al Shamin et dï-) pourrait expliquer une possible évolution du premier linéaire vers le second. C’est pourquoi, nous devons concevoir le linéaire B comme un héritage du précédent via des idéogrammes et non pas via des phonèmes.

Mais quel est l’apport de ce chapitre pour mon étude globale sur Charmutha(s) et sur son influence au-delà de ses terres ? En réalité, peu de choses mais la cosmologie déduite du linéaire A conforte ma théorie d’une immense civilisation largement sous-estimée qui englobait le pays de Charmutha, les minoens et les phéniciens. Les dernières traces de cette immense civilisation restent les hiératiques égyptiens qu’utilisèrent les marchands arabes de Pount. Et tous ces hiératiques était le résultat d’une influence indirecte de l’Égypte sur l’Ancien Monde, indirecte puisque ce peuple du Nil avait une peur viscérale de la Mer (associée au domaine du terrible Seth) et que, par nécessité, les pharaons utilisèrent les habitants de Pount puis les phéniciens comme leurs principaux marins. Quoi qu’il en soit, Charmutha, avec une telle influence sur les civilisations méditerranéennes, était la terre sacrée de tous les grecs dont Diodore le Sicilien, une terre sacrée car ce pays appelé Ta Netjer était à l’origine des plus grandes puissances maritimes de la Méditerranée (Minoen, phénicien, Carthage,…). A cette époque, sa réputation dépassait les rivages de la mer Rouge, du côté Ouest, vers les rivages de la Méditerranée Orientale (Phénicie, Crète, Carthage,…) mais aussi de l’autre côté, vers l’Est, en direction du golfe Persique (Iran et Pakistan). Cette influence des marchands arabes jusqu’aux contrées asiatiques nous est rappelée par les cartes de Ptolémée avec un Golfe d’Oman sous-dimensionné qui semble suggérer un lien commercial fort entre la Péninsule Arabique et le Pakistan. En prenant en compte sa zone d’influence, l’étendue de cette civilisation était impressionnante puisqu‘elle allait de la Méditerranée jusqu’à Harappan, un immense territoire dans lequel les différentes écritures (minoennes, phéniciennes, Harappan…) s’échangèrent entre elles au point de générer de nombreuses similitudes. Ma prochaine étude basée sur différents scripts répartis sur plusieurs régions nous dévoilera cette incroyable influence de Charmutha(s) due principalement au commerce maritime avec toutes ses voisins, ceux du Nord les mésopotamiens, ceux de l’Est les habitants d’Harappan, ceux de l’Ouest les égyptiens et ceux du Nord-Ouest les minoens et les phéniciens.

Bibliographie/Bibliography (Ci-joint la bibliographie complète) :

101 – Indo-European Lexicon, University of Texas at Austin :

https://lrc.la.utexas.edu/lex/master#P4181

106 – Dictionnary of Mark Vygus, 2015 :

https://fr.scribd.com/doc/294958634/Mark-VyGus-Dictionary

https://www.egyptologyarchive.com/2018/10/book-no2-middle-egyptian-dictionary.html

128 – « Hieratische Paläographie », Möller, Leipzig, 1909-1936 :

http://www.egyptology.ru/lang.htm#Moeller

129 -« Actualisation de l’ouvrage de Georg Möller, Tome I :

http://ecriture.egypte.free.fr/ressources/Moller-hieratique_actualise_tome1.pdf

130 – Histoire Universelle, Livre XVIII, paragraphe III, Justin :

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/justin/livre18.htm

131 – Tome I, « Clio », Hérodote :

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/herodote/clio.htm#02

132 – « How tout decipher the Byblos script », Best Jan.

133 – Préparation Évangélique, Livre I, Eusèbe de Césarée :

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/eusebe/preparation1.htm

134 – « Cosmologie Egyptienne » , Bickel, 1994

135 – « Egyptian grammar », Gardiner :

https://archive.org/details/gardiner.-egyptian-grammar/page/463/mode/2up

136 – Mémoire sur quelques papyrus du Louvre,

https://archive.org/details/memoiresurquelqu00masp/page/n141/mode/2up?q=D%C3%A9esse

137 – Papyrus d’Astarté, Wikipedia : https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:Astarte-Papyrus.jpg

138 – Seshat, Wikipedia : https://en.wikipedia.org/wiki/Seshat

139 – God Heh, Wikipedia : https://en.wikipedia.org/wiki/Heh_%28god%29

140 – Horus and its Shen : Temple of the god Horus à Behdet :

https://egyptianocculthistory.blogspot.com/2017/11/lecture-shen-or-circle-of-protection.html

141 – Nekhbet and its Shen : https://www.egyptos.net/egyptos/dieux/nekhbet.php

142 – Déesse Bastet, Wikipedia : https://en.m.wikipedia.org/wiki/Bastet

143 – « The library of A. Chester Beatty, description of a hieratic papyrus with a mythological story, long-songs, and other miscellaneous texts », Alan H. Gardiner.

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwi6htef_-j4AhWLxoUKHfgiDDMQFnoECAYQAQ&url=https%3A%2F%2Fchesterbeatty.ie%2Fassets%2Fuploads%2F2018%2F11%2FThe-Library-of-A.-Chestera-Beatty-Description-of-a-Hieratic-Papyrus-with-a-Mythological-Story-Love-Songs-and-Other-Miscellaneous-Texts.pdf&usg=AOvVaw319wUZBnxyuZM2s_VrrtTC

144 – Ptah and its scepter : https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA9999-43

https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1966_num_169_1_8292

145 – Egyptian Art, Karnak, Table offerings to the god Min : https://www.prints-online.com/egyptian-art-karnak-table-offerings-god-min-14333442.html

146 – « Mémoire sur l’origine et le caractère véritable de l’histoire Phénicienne qui porte le nom de Sanchoniathon », Arnest Ronan :

https://archive.org/details/MemoireSurLorigineEtLeCaractereVeritableDeLhistoirePhenicienneQuiPorteLeNomDeSan/page/n39/mode/2up

147 – « Scripta Minoa », Evans Arthur :

https://archive.org/details/scriptaminoawrit01evanuoft/page/29/mode/1up

Annexe : Autres documents à découvrir